Le mardi 01 décembre 2015, Mmes Girault et Briffaut ont accompagné les élèves suivant l’enseignement d’exploration "Littérature et société" au cinéma Les Carmes pour la première projection de "Lycéens au cinéma". Ils ont vu L’homme qui tua Liberty Valance de John Ford.
Ce classique du cinéma américain s’inscrit dans une perspective historique, portée par un genre dont les codes ont été posé un demi-siècle auparavant : "comme tous les genres, le western propose des variations sur des éléments que l’on retrouve d’une oeuvre à l’autre. On remarque ainsi, dans L’Homme qui tua Liberty Valance, des personnages archétypaux (le cowboy, le pied-tendre, le hors-la-loi, le marshal, le journaliste, le docteur, le politicien), des scènes obligées (l’attaque de la diligence, l’entraînement au tir, la partie de poker, le duel) et des oppositions structurelles (l’espace privé et l’espace public, le jour et la nuit, le présent et le passé) ou idéologiques (la loi des armes et la loi des textes, l’individu et la communauté, la tradition et le progrès). Cela permet au film de reconduire et de repenser, dans sa forme même, le mythe de la Frontière, selon lequel l’identité américaine s’est forgée en repoussant le front pionnier séparant les régions colonisées des terres libres." (extrait du dossier pédagogique accompagnant la projection du film).
L’Homme qui tua Liberty Valance
Distribution :
L’Homme qui tua Liberty Valance
(The Man Who Shot Liberty Valance)
États-Unis, 1962, 2 h 03, format 1.85
Réalisation : John Ford
Scénario : James Warner Bellah, Willis Goldbeck,
d’après la nouvelle de Dorothy M. Johnson
Image : William H. Clothier
Tom Doniphon : John Wayne
Ransom Stoddard : James Stewart
Hallie Stoddard : Vera Miles
Liberty Valance : Lee Marvin
Histoire :
Au début du XXe siècle, le sénateur Ransom Stoddard et sa femme Hallie se rendent dans une petite ville de l’Ouest pour assister à l’enterrement d’un vieil ami, Tom Doniphon. C’est l’occasion pour le sénateur de raconter à la presse locale le rôle de cet inconnu dans sa vie et dans l’histoire de la région. Premier flashback : des années auparavant, alors qu’il voyage en diligence, Stoddard est attaqué et laissé pour mort par Liberty Valance, un hors-la-loi célèbre. Doniphon le recueille, le présente à Hallie, dont il est amoureux, et lui conseille de s’armer pour régler ses comptes. Stoddard refuse et préfère tenter de faire appliquer la loi jusqu’à ce qu’il n’ait plus le choix : au cours d’un duel nocturne, il tue le bandit, devenant immédiatement une légende de l’Ouest, ce qui lui assure de faire carrière dans la politique et d’épouser Hallie. Mais un deuxième flashback est intégré dans le premier ; les ruelles sombres de la ville abritent un secret qui remet en cause la légende de « l’homme qui tua Liberty Valance ». Grâce à cette construction rétrospective, le film propose à la fois un western et une théorie du western, une réflexion sur son imaginaire et son rapport à l’histoire. Il montre comment et pourquoi la conquête de l’Ouest a constitué le mythe fondateur de la nation américaine et il s’interroge avec mélancolie et humour sur la pertinence de ce mythe.